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" On va rester ici encore 10 ans ? "

Yokadouma

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"Au début ils ne comprenaient pas [les populations hôtes, ndlr]. Ils disaient que nous étions tous des Séléka ou des Anti-balaka. Et petit à petit, ils ont compris que nous sommes tous des civils innocents." Assis à l'ombre, sur un banc en bois clair du parc attenant à la préfecture de la Boumba et Ngoko, Issa Hussein Arabach, réfugié centrafricain, pense à la suite. "Dans les mois prochains, comme beaucoup de mes frères, je vais demander à rentrer en République centrafricaine. Mon cher pays, je ne peux pas l'abandonner. Mais combien de temps on attendra pour que la RCA soit stable ? On va rester ici pendant 10 ans ?" Ce musulman de 31 ans, a laissé sa femme, chrétienne, et deux enfants au pays. Négociant en pierres précieuse de son état, il enrage, ici, de ne pouvoir s'assumer dignement. "Si quelqu'un t'embauche pour aller travailler dans son champ, tu n'es pas sûr que tu seras payé. Et pour se plaindre au chef du quartier ou aux autorités, ce n'est pas facile. Il faut que tu saches que toi, tu seras toujours un réfugié, que tu n'as pas de droits."



Privé de liberté de circulation sur le territoire camerounais pour des raisons sécuritaires, Issa, comme bon nombre de ses camarades d'exil, n'attend qu'une chose pour passer cette frontière. Dans le bon sens cette fois.

"Quelles que soient les conditions, on rentrera un jour, si la paix revient. Il y a peu d'espoir mais on sait que c'est notre cher pays. On va rentrer. On va travailler. Un jour, tout ira bien."


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CHAPITRE  IV

CHAPITRE II

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CHAPITRE IV

ISSA HUSSEIN ARABACH, RÉFUGIÉ CENTRAFRICAIN PARLE DU RETOUR AU PAYS